Dès ce matin dans le village, il flotte un parfum de vacances...
Le parisien est de retour. Short ou bermuda, chaussettes et tennis d'après Roland Garros, guiboles blanchies à l'oxyde de carbone, casquette de loup de mer, œil glauque des aventuriers du péage de la Gravelle en exil pour la Bretagne. Des heures à bouchonner pour sortir du périph' vers une délivrance salutaire...
La parisienne, elle aussi est remarquable : Encore imbibée de son Chanel n°5, au point que les pigeons du clocher du village prennent un envol de repli face à cette atteinte "terroriste". Short, mais cette fois sexy, pas comme monsieur, talon haut, bronzage cabine, lunettes de soleil même sous la bruine. Elle déambule entre les trois commerces comme si elle était en terre conquise. La place lui appartient mais ce n'est pas la Bastille.
Eux, à la Maison de la presse, ils achètent " le Parisien " pour un papier sur la gay-pride, à la boulangerie, ils demandent un " Parisien " et un " Paris-Brest ". Ils ne sont pas encore désintoxiqués de la grande ville et de ses repères...
Dans quelques jours, ça ira mieux, ils liront un quotidien régional pour les lieux de fêtes à touristes (genre tous les bobos y vont : Vieilles brouettes, fêtes de chants de poissons, biniouseries en tous genres) et demanderont un pain plié, un kouign amann ou un phare breton. L'intégration sera une réussite, ils iront taquiner la truite fariot dans les eaux nitratées du Leff, pataugeront de bonheur et de délectation avec leurs petits teigneux dans les algues vertes de plages privilégiées.
En attendant tous ces petits plaisirs de la ruralité provinciale, bon début de vacances et soyez "cool", nous ne sommes à Paris !