Voilà une question qui devrait diviser !
Je vais l’aborder au travers de trois personnalités : Charles Baudelaire, Michel Houellebecq et Jean-Louis Murat.
J’ai déjà évoqué ici le fameux Crénom, Baudelaire du regretté Jean Theulé, beaucoup trop tôt disparu. Dans son ouvrage, l’écrivain nous brosse le portrait d’un Baudelaire infâme, pire que cela même. Si le poète existait en 2023, il serait incarcéré ou interné dans un hôpital psychiatrique. Baudelaire était un être ignoble, mauvais comme la teigne, d’une monstruosité sans pareil avec les femmes. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez consulter ce lien https://www.poesie-francaise.fr/charles-baudelaire/poeme-une-charogne.php — Une charogne, extrait des Fleurs du mal.
Mes professeurs de français connaissaient-ils Baudelaire sous des penchants aussi pervers ? J’en doute.
Il n’en reste pas moins que Les Fleurs du mal est une œuvre majeure de la poésie moderne… Alors faut-il pour autant s’abstenir de lire Baudelaire ?
Aujourd’hui, Michel Houellebecq défraie la chronique. En effet dans un entretien avec le fondateur de la revue Front populaire, le philosophe Michel Onfray, l’auteur du prix Goncourt 2010, déclare : Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution qu’ils s’en aillent.
Ces propos sont complètement abjects. En réaction, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Mosquée de Paris déclare : Qu’il amalgame le terrorisme à l’islam, je trouve ça inacceptable. Ce même recteur a déposé une plainte contre le citoyen Houellebecq, pas l’écrivain. Chems-eddine Hafiz, lui ne fait pas d’amalgame.
En réponse à ces frasques irrecevables, devrions-nous pour autant exclure les livres de Houellebecq de nos bibliothèques ?
L’auteur-compositeur Jean-Louis Murat a tenu des propos complaisants envers Éric Zemmour, lors des dernières élections présidentielles : ce qui (lui) plaît » chez le chef de Reconquête « c’est son côté “fuck the system”, un peu punk. Puis de rajouter, être admirateur du candidat putatif Éric Zemmour. Par ailleurs, le chanteur voue un véritable culte en la personne de Michel Onfray qui, jadis, se définissait comme libertaire et proudhonien et qui aujourd’hui flirte progressivement vers l’extrême-droite en animant depuis 2020 la revue Front Populaire. Au moment de la présidentielle, J.L Murat avait déclaré que s’il devait voter, il choisirait, je cite : le candidat soutenu par Onfray.
Alors, on fait comment, on n’écoute plus J’ai fréquenté la beauté, la chèvre alpestre, Mujade ribe,… sur sa platine disque ?
Pour ma part, j’arrive encore à différencier l’homme de ses productions artistiques. Ce n’est pas parce que Baudelaire était un sale type que je vais jeter Les Fleurs du mal, ce n’est pas parce que Houellebecq raconte des âneries que je ne vais pas relire La carte et le territoire, où que je vais me priver d’entendre lorsque je suis vraiment en pleine forme, les mélodies suaves du natif de Chamalières.
À vos avis ?