Lorsque le vent hurle au Nord-Est, lorsque le coefficient de marée passe la barre des 110, lorsque la marée monte et qu'il pleut fort, je veux entendre la Walkyrie. Et je l'entends, même pas la peine de fermer les yeux lorsque mes pas me guident au gouffre de Plougrescant
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La mer est d'un vert mordant et les embruns me cinglent le visage, les bourrasques se déchaînent, mais arrivent les premiers mouvements des violons, secs, déjà envoûtants, puis les cors puissants déferlent, grimpent d'un octave comme pour s'arcbouter vers une envolée ultime, mais les violons reviennent au premier plan, enjôleurs, comme malins, ils se glissent et suspendus comme l'écume, ils attendent de nouveaux les cors et autres vents. La cymbale rythme l'assaut des lames qui se fracassent sur les rochers bruns, puis ça tourne, tourne, éclabousse à n'en plus finir...
Le temps pour moi de m'en retourner, comblé et heureux, merci Monsieur Wagner, merci les vents...