Sois tranquille mon ami, je veille, ainsi parlait, non pas Zarathoustra, mais le vieil homme du hameau de la Haute Folie...
Je te promets qu'encore une fois, cette année, puisque ma canne me porte toujours jusqu'à chez toi, je te promets – disais-je - de veiller sur ta maison.
Les tempêtes d'automne vont très certainement s'acharner sur ta vieille toiture, les bourrasques voudront comme tous les ans arracher les volets, mais qu'ils se gardent bien de faire les malins, je veillerai et chaque lendemain de coup de vent, je ferai le tour de ton antre, marteau, clous et vis dans ma besace, pour être prêt à réparer la moindre planche qui fatigue.
Les tempêtes d'hiver, elles, les sournoises venues du Nord, je les crains au même titre que ces aguicheuses femmes, qui, le sourire en coin, font tourner les têtes de ces hommes trop naïfs.
Et pourtant, tu le sais mon ami, je les aime ces vents..., mais, à chaque assaut, je pense à toi, mais aussi à ta maison, que je cajole ; tandis que banlieusard naufragé, tu te débats dans cette trop grande ville à courir après des trains, des métros, des autobus, des espoirs...
Tes tempêtes sont tout autres, mais vois-tu mon ami, je préfère les insomnies et les colères de mes vents.